Qu'est ce que l'acupuncture ?

L'acupuncture est-elle douloureuse ?
Quelles sont les effets de l'acupuncture ?
Véronique Mounier et le Dr Serge Rafal nous précisent les indications de cette médecine douce.
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L'acupuncture

 L’acupuncture est une des branches de la médecine traditionnelle chinoise, basée sur l’implantation et la manipulation de fines aiguilles en divers points du corps à des fins thérapeutiques.

L'acupuncture traditionnelle se base sur des concepts préscientifiques et vitalistes en élaborant son raisonnement diagnostic et thérapeutique sur une vision énergétique taoïste de l'homme et de l'univers : l'homme, microcosme, organisé à l'image du macrocosme universel, se trouve donc soumis aux mêmes règles, qui devront inspirer son mode de vie, et serviront de trame à l'élaboration de l'acte médical.

 Des études scientifiques n'ont pas réussi à s'accorder sur la preuve d'efficacité de l'acupuncture dans le cadre de la gestion de la douleur sauf dans le cas de cervicalgies où plusieurs études méthodologiquement fiables semblent atteindre un consensus. Des cas d'infections et de pneumothorax ont été rapportés. Sur les 57 travaux publiés après l'an 2000 inclus dans une méta-analyse de 2011, seuls 4 ont une méthodologie considérée comme excellente.

L'acupuncture a été inscrite au patrimoine culturel immatériel de l'humanité de l'UNESCO le 16 novembre 2010. 

Étymologie

Le terme chinois usuel 针灸 (zhēnjiǔ) désigne à la fois l’acupuncture et la moxibustion.

Le terme latin « acupunctura » a été forgé au XVIIe siècle par un médecin hollandais ayant séjourné au Japon, dénommé Willem ten Rhyne, à partir du latin acus, « aiguille » et pungere, « piquer »[5]. C’est de ce terme latin que dérivent les termes français et anglais « acupuncture » ou le terme allemand « Akupunktur ».

Histoire

Antiquité non chinoise

En Inde, l’utilisation de l’acupuncture est mentionnée il y a environ 5 000 ans dans l’Ayurveda (traité de médecine ayurvédique) et elle reste utilisée de nos jours en médecine traditionnelle indienne.

une description de conduits parcourant le corps et transportant divers fluides (sang, eau, air, mucus…). Les ruptures d’équilibre entre ces fluides étaient supposées être la cause de maladies. Aux alentours de 1534

, le

(Eber 854a), visible au

, donne une représentation de canaux (appelés metu) dans lesquels circulent divers fluides.

Plus d’un millénaire avant la Chine, on trouve en

« Il y a quatre vaisseaux dans les narines, deux donnent du mucus, deux donnent du sang.(…) Il y a quatre vaisseaux pour le foie ; ce sont eux qui donnent l’humeur et l’air, qui ensuite causent toutes les maladies qui surviennent en lui par la surcharge de sang »

Par ailleurs, une équipe scientifique de l’Université de Graz a découvert que Ötzi, l’être humain congelé et déshydraté découvert dans un glacier à la frontière entre l’Italie et l’Autriche, arborait des tatouages en forme de traits se rapprochant des points d’acupuncture. Neuf tatouages ont pu être reconnus et identifiés comme des points d’acupuncture.

Premières traces de l'acupuncture chinoise

Acupuncture : points et méridiens selon un dessin de l’époque de la dynastie Ming.

, 19). Ce penseur chinois revendique donc ouvertement une tutelle et fuit tout ce qui pourrait ressembler à l’autonomie de pensée.

Les Chinois ont l’habitude de considérer que la valeur d’une pratique culturelle se juge à son ancienneté. Se placer sous l’autorité d’un maître ancien, fut-il mythique, ou d’une tradition de plus de 5000 ans, est le garant du sérieux et de la respectabilité de la démarche. « Sans fouler de traces, on ne saurait parvenir jusque dans la pièce » dit le

(

Le désir d’inscrire l’acupuncture dans une filiation très ancienne a fait considérer que l’existence d’instruments affûtés à l’âge de pierre[8] ou d’aiguilles d’os ou de bambou sous les Zhou (-1045 → -256) sont des preuves de l’ancienneté de cette pratique même si ces aiguilles ne servaient qu’à tenir les cheveux ou à drainer le pus des abcès[9],[10],[11].

La découverte en 1973 de quatorze documents médicaux dans une tombe nouvellement fouillée à Mawangdui 马王堆 dans le Hunan a permis de complètement revoir l’histoire de la médecine chinoise. Les spécialistes de ces textes établissent la chronologie suivante :

En 168 avant notre ère, époque de fermeture de la tombe de Mawangdui, aucune technique d’acupuncture n’était connue. Les textes de ces tombes montrent clairement que les traits typiques de la thérapeutique chinoise n’étaient pas encore établis sous les Qin (-221,-206) et le début des Han. En effet, s’ils décrivent les trajets des conduits à la surface de la peau et l’usage de la moxibustion, ils ne mentionnent jamais l’usage d’aiguilles d’acupuncture.

(-145, -87) compilée en 90

Dans cet ouvrage, l’auteur décrit un médecin du nom de Chunyu Yi (-216, -150) accusé de mauvaise pratique thérapeutique pour avoir implanté des aiguilles sur des patients. Dans deux procès, en -167 et – 154, le médecin se voit obligé de démontrer l’intérêt thérapeutique de l’acupuncture à une époque où cette technique devait tout juste commencer à se répandre. On pourrait donc dater la naissance de l’acupuncture au milieu du second siècle avant notre ère. Elle s’imposera ensuite peu à peu comme la thérapeutique dominante de la médecine des correspondances systématiques.

La première référence à l’acupuncture clairement datée se trouve dans « les mémoires historiques » (le Shiji) de

  • Le Huangdi Nei Jing 皇帝内经, l’ouvrage de référence sur l’acupuncture, les massages, la gymnastique et les drogues thérapeutiques est donc en partie postérieur. Les textes sont hétérogènes, certaines parties pouvant dater de la fin des Royaumes combattants (-500 à -220) et d’autres du premier siècle avant notre ère. De toutes manières, il n’en existe pas de copie de l’époque Han et toutes les versions qui nous sont parvenues ont subi de nombreuses révisions aux cours des siècles.
  • Le Nanjing 难经, « le Classique des difficultés » unifie les points de vue disparates et parfois incohérents du Huangdi neijing. L’ouvrage, composé entre le Ier et le IIIe siècle, expose méthodiquement le système conceptuel des correspondances systématiques sur lequel repose depuis environ deux millénaires la médecine traditionnelle chinoise.

Arrivée en Europe

L'acupuncture aurait été introduite en Europe au XVIIe siècle par Willem Ten Rhyne, médecin hollandais de la Compagnie des Indes (1679) qui l'aurait découverte à Nagasaki au Japon où il séjourna pendant deux ans, ainsi que par Kæmpfer. Un siècle plus tard, Dujardin et Vicq d'Azyr relatent le procédé dans leurs ouvrages respectifs. Cependant, il semble que ce soit Louis Berlioz, père du compositeur qui, le premier, en ait tenté la pratique en France (1810), imité ensuite, malgré un certain scepticisme, par de nombreux médecins, dont le docteur Laennec. À partir de 1853, le consul Dabry et les docteurs Frederik Liubenstein et Jules Cloquet participent à sa diffusion en Europe, mais ce n'est vraiment qu'à partir de 1927 qu'elle va devenir populaire grâce aux travaux du sinologue George Soulié de Morant.

Époque moderne

L'acupuncture fut interdite en 1822 par l'empereur chinois et supprimée du programme du Collège médical impérial. Mais elle survivra.
Mao Zedong essaiera lui aussi d'éliminer cette pratique - à cause de ses fondements taoïstes incompatibles avec l'idéologie marxiste - avant de la réhabiliter.

De nos jours, l'acupuncture occupe en Chine une large place dans la médecine pour un vaste éventail de pathologies[8], notamment dans les hôpitaux dont certains se sont vus transformés en hauts lieux touristiques[15]. De colossales expériences ont été entreprises, pas toujours en accord avec les principes traditionnels orthodoxes, aboutissant à la multiplication des points situés hors méridiens, et à l'avènement de nouvelles techniques telles que l'analgésie[16] par acupuncture.

Taïwan, où ont pu trouver refuge ceux des maîtres acupuncteurs qui ont échappé aux purges de Mao lors de son arrivée au pouvoir, reste un des hauts-lieux de l'acupuncture traditionnelle.

Un consul français en Chine, George Soulié de Morant (1878-1955), étudia l'acupuncture durant son long séjour dans l'Empire du Milieu, et publia lors de son retour en France un imposant traité qui fait toujours référence de nos jours.

Théorie traditionnelle

Les bases théoriques

Yin et Yang

Selon la tradition chinoise, l'être vivant, et ici plus particulièrement l'Homme, est une organisation résultant de la combinaison de matière - le corps matériel ou physique - de nature yīn, et d'énergie - qui anime la matière - de nature yáng. L'équilibre harmonieux entre ces deux composants conditionne l'état de santé. Les perturbations de cet équilibre sont responsables de la maladie. Toute perturbation de nature à rompre cet équilibre affecte d'abord préférentiellement l'énergie. Par exemple, un excès de yáng pourra générer une douleur soudaine, une inflammation, des spasmes, un mal de tête ou encore une augmentation de la tension. Un excès de yīn pourra se traduire par des douleurs diffuses, une sensation de froid, de la rétention d'eau ou une grande fatigue.

L'énergie (Qi) est mouvement et sa perturbation principale sera l'entrave au mouvement : le blocage. L'énergie bloquée en une région du corps matériel s'accumule en amont du blocage, alors que les régions en aval du blocage vont se trouver en déficit énergétique. En présence d'un état de pathologie ainsi décrit, l'acupuncteur va établir son diagnostic en recherchant les niveaux auxquels l'énergie est bloquée, et quelle est la raison du blocage. Il va ensuite appliquer son traitement en levant le blocage et en corrigeant, si cela se peut, la raison de ce blocage. L'aiguille, entre autres moyens, va lui permettre de diriger le cours des énergies.

L'énergie circule notamment le long de conduits appelés méridiens, et, à partir de ces méridiens, se répand dans tout le corps pour insuffler son principe vitalisant (yáng) à l'ensemble des constituants de l'organisme. Elle a une certaine correspondance avec le sang, qui, lui-même, circule dans des conduits (vaisseaux) et se répand dans tout le corps pour l'irriguer de son principe yīn.

En outre, il y a plusieurs énergies, chacune ayant sa spécialité ; outre les méridiens principaux, il y a encore une foule de méridiens aux fonctions diverses ; l'équilibre de l'organisme humain doit toujours être évalué relativement à celui de son environnement, et de cycles qui vont en rythmer l'évolution, cycles avec lesquels il devra rester en harmonie et dont les correspondances matérielles (les cinq éléments) vont servir de repère à l'acupuncteur pour établir son diagnostic et son traitement, en fonction de règles subtiles qui trouvent leur origine dans le taoïsme.

Les cinq éléments

Les cinq éléments wu xing désignent le Bois, le Feu, la Terre, le Métal et l'Eau. Selon le Shuowen Jiezi dictionnaire de la dynastie Han, les cinq éléments wu xing sont l'expression de la transformation dynamique Yin et Yang sur la Terre. Ces cinq éléments ou cinq mouvements wu xing sont en étroite relation avec les six énergies climatiques, les organes et viscère, méridien.

Les organes et viscères

Relation entre organe et viscère

Les relations psychoviscérales (BenShen)

Les cinq éléments chinois et leurs relations

Les Benshen sont en étroite relation avec les cinq éléments et organes : Bois - Foie (Hun) ; Feu - Cœur (Shen) ; Terre - Rate (Yi) ; Métal -Poumon (Po) ; Eau -Rein (Zhi)[18]; Ces cinq entités représentent des phases fondamentales du Shen (l'esprit) :

  • Le Shen est l'ensemble des activités mentales qui résident au cœur. Shen désigne aussi les activités mentales spécifiques du cœur. Ce concept réfère entre autres à la conscience, la mémoire, la pensée et le sommeil.
  • Po est l'équivalent Yin du Hun. En français, on s'y réfère sous le nom d'âme corporelle. Le Po met en place les bases matérielles nécessaires à la vie, particulièrement durant la grossesse, où une partie du Po de la mère est « transférée » à son enfant. Ce concept réfère entre autres choses aux sentiments, aux sensations, à l'instinct, à la respiration.
  • Hun est l'équivalent Yang du Po. En français, on s'y réfère sous le nom d'âme éthérée. Le Hun survit au corps à la mort et retourne alors à l'état d'énergie subtile et immatérielle. On l'attribue entre autres à la faculté de donner un sens à sa vie, à la capacité de prendre des décisions en accord avec son « moi » profond.
  • Yi pourrait être traduit par « la pensée ». C'est elle qui code et décode ce que nous assimilons au cours de notre vie. Le Yi est particulièrement sollicité lors d'études, d'efforts de concentration ou de mémorisation.
  • Le Zhi pourrait être traduit par « la volonté ». Il permet la persévérance, la motivation. Le Zhi permet à un engagement, à une action, de perdurer dans le temps. Il permet en outre d'utiliser le langage de Yi, et de l'appliquer à la vie quotidienne.

Les six énergies climatiques

Les six énergies climatiques désignent le vent, la chaleur, la tiédeur, la sécheresse, le froid et l'humidité. Selon le Shuowen Jiezi dictionnaire de la dynastie Han, les six énergies sont l'expression de la transformation dynamique Yin et Yang dans le Ciel.

Elles sont : Taé Yang (Tai Yang), Chao Yang (Shao Yang), Yang Ming, Taé Yin (Tai Yin), Chao Yin (Shao Yin), Tsiué Yin (Jue Yin)[18]. Elles correspondent à un climat particulier.

Les points

Les méridiens principaux sont parsemés de points qui sont autant de zones stratégiques. Contrairement à ce que s'imagine habituellement le profane, ces points n'ont pas en eux de vertu thérapeutique spécifique. C'est-à-dire qu'il n'y a pas un point du sommeil, un point de l'angine, de la douleur dentaire ou de la colique abdominale. Les points permettent, ainsi que précisé plus haut, d'influer sur le cours des énergies.

Un point se situe sur une zone anatomique bien déterminée. La sensation de l'insertion de l'aiguille dans la peau est une sensation très furtive et qui peut être indolore ou plus ou moins douloureuse, selon le point, la rapidité de l'insertion, le diamètre de l'aiguille et la sensibilité du patient.

"(…) On peut ensuite localiser le lieu de puncture avec la main libre avec deux doigts de part et d'autre du point à piquer (…) Cette façon de procéder assure l'atténuation de la sensation de piqûre." Dr Chen You Fa - Collège d'Acupuncture de Paris.

"La main gauche est lourde et appuie pour disperser l'énergie, la droite est légère et fait pénétrer lentement ; telle est la façon de ne point faire mal." Biao You Fu - Marks of profound prose poem.

Traditionnellement, on compte environ 360 points répartis sur les méridiens qui parcourent toute la surface du corps. Cependant, d'autres points ont par la suite été identifiés et, selon le modèle utilisé, on peut trouver plus de 2 000 points. Les points sont considérés comme portes d'entrées et/ou sorties des énergies à travers le corps.

Les méridiens

Ancienne carte de médecine chinoise représentant un méridien

Les points d'acupuncture sont regroupés en ensembles appelés méridiens. Ces points sont reliés entre eux de manière non linéaire, contrairement aux représentations schématiques.

Les méridiens principaux sont au nombre de 12 et sont chacun associés à un organe (poumons, cœur, foie etc.). Ils débutent (ou se terminent) à l'extrémité d'un doigt (ou d'un orteil). Conformément au cours d'un fleuve, dont ils sont la correspondance sur le corps, ils grossissent depuis leur source (extrémité d'un doigt) vers le centre du corps. Ils disposent de nombreux affluents, ou méridiens secondaires, et nourrissent de leur énergie la chair, les muscles, les organes internes et la totalité du corps. Il existe 8 autres méridiens dits « extraordinaires » qui contrôle l'activité des méridiens principaux, dont ils empruntent une partie du trajet et auxquels ils assurent certaines connexions. Ils ne sont pas directement reliés aux organes et entrailles et n'ont pas la structure et les ramifications des méridiens principaux.

Ils sont groupés en :

  • 4 méridiens Yang : Du Mai, Dai Mai, Yang Qiao Mai, Yang Wei Mai.
  • 4 méridiens Yin : Ren Mai, Chong Mai, Yin Qiao Mai et Yin Wei Mai.

Le plus connu de ces méridiens est Chong Mai, en relation avec un grand nombre de méridiens, qui est dit « la mer du sang » mais aussi « la mère des 12 méridiens ».

Les lignes médianes du corps sont parcourues par deux méridiens particuliers, l'un antérieur (REN MAI) dit « conception », l'autre postérieur (DU MAI) dit « gouverneur ». Les méridiens constituent donc les voies par lesquelles l'organisme reçoit cette énergie, qui peut être apport nutritif, apport d'informations (notamment d'origine extérieure) mais aussi portes d'entrée pour certaines maladies.

Le concept de la maladie en médecine traditionnelle chinoise

La maladie est abordée selon le concept de la médecine chinoise. Le diagnostic ne sera pas, comme en occident, l'identification de la maladie, mais l'identification du syndrome correspondant : c'est-à-dire la cause de dysfonctionnements qui explique la manifestation des symptômes et signes cliniques présents chez la personne. Il existe de nombreux syndromes en médecine chinoise se référant aux dysfonctionnements dans les méridiens, viscères ou organes. À chaque syndrome correspond des signes cliniques et symptômes pouvant se manifester par diverses maladies, et inversement de nombreuses maladies peuvent être dues à des syndromes différents. En fonction du syndrome diagnostiqué, les points correspondants au traitement seront utilisés lors d'un traitement en acupuncture.

Comprendre l'acupuncture.

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Longtemps discréditées, certaines médecines dites « douces » ou « alternatives » sont aujourd’hui reconnues et réglementées en France. Elles proposent des traitements qui sont complémentaires de la médecine classique.
L’acupuncture, s’intéresse aux « énergies vitales» qui circulent dans notre corps et est pratiquée notamment dans le traitement de douleurs chroniques, de certaines allergies ou de nausées.
Cette médecine préventive traite le corps dans sa globalité et non pas organes par organes.

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